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Nutrition

Ail

L’ail est un des condiments majeurs de la cuisine française. Pour cause, sa saveur puissante n’a pas d’égal pour relever le goût de nos plats favoris. Blanc, rouge ou violet, il est cultivé un peu partout à travers le monde pour le plus grand plaisir des amateurs de cuisine. Côté nutrition l’ail n’est pas en reste puisqu’il possède un profil atypique lui valant d’être considéré comme un véritable allié santé. 

Caractéristiques de l’ail

  • Riche en antioxydants ;
  • Source de composés sulfurés ;
  • Favorise la santé cardiovasculaire ;
  • Propriétés anti-cancer ;
  • Riche en goût et pauvre en calories.

 Valeurs nutritionnelles et caloriques de l’ail

Consommé en petite quantité, l’ail fournit peu de nutriments. Par contre, consommé en plus grandes quantités au cours d’une journée, l’ail s’avère être une source de quelques nutriments. Par exemple, un bulbe d’ail (soit environ 40 ml ou 24 g d’ail) représente une bonne source de manganèse et de vitamine B6, ainsi qu’une source de phosphore (voir notre fiche Palmarès des nutriments Phosphore), de fer, de cuivre, de sélénium et de vitamine C.

L’ail contient de nombreux composés actifs, lesquels apportent différents bénéfices pour la santé. On attribue à certains de ces composés plusieurs rôles. C’est le cas entre autres des composés sulfurés, associés à la fois à la prévention du cancer et des maladies cardiovasculaires. Soulignons que les molécules phytochimiques de l’ail ne sont pas toutes actives dans l’organisme et que certaines restent encore à être découvertes. Mentionnons que les principes actifs contenus dans l’ail frais travaillent de façon synergique afin de produire différents effets sur la santé. Parmi ces principes actifs, nous pouvons citer :

  • Les composés sulfurés. Ces substances sont nommées ainsi car elles contiennent un ou des atomes de soufre dans leur structure chimique. Les composés sulfurés sont libérés lorsque l’ail est coupé, broyé ou écrasé. À ce moment, l’alliine (une molécule inactive et inodore de l’ail) entre en contact avec un enzyme et se transforme en allicine, qui est la molécule responsable de l’odeur caractéristique de l’ail. Par la suite, l’allicine est transformée en d’autres composés sulfurés tels que le diallyl sulfide, le diallyl disulfide et l’ajoène. Ce sont principalement ces composés qui pourraient empêcher certaines cellules cancéreuses de se multiplier et ainsi protéger l’organisme contre de potentiels agents cancérigènes. Il faut noter que lors de la fabrication de comprimés d’ail, l’allicine serait détruite, ce qui fait que la consommation de comprimés d’ail ne permettrait pas d’ingérer les composés actifs bénéfiques à la santé ;
  • L’allicine a été proposée comme étant le principal composé actif associé à l’effet cardioprotecteur de l’ail, entre autres par sa capacité de réduire les plaques d’athérosclérose chez l’animal. Par contre, lorsqu’on tient compte du fait que l’allicine n’est pas absorbée dans le sang durant la consommation d’ail, il est peu probable qu’elle contribue en tant que tel à l’effet sur la santé cardiovasculaire. L’allicine serait plutôt un composé transitoire rapidement transformé en d’autres composés sulfurés qui, eux, sont actifs dans l’organisme. Finalement, l’ajoène serait un composé capable d’empêcher la synthèse (formation) du cholestérol in vitro et pourrait ainsi jouer un rôle dans l’effet hypocholestérolémiant attribué à l’ail ;
  • Les saponines sont des composés présents dans l’ail qui ont la capacité de diminuer le cholestérol sanguin chez l’animal et la coagulation du sang in vitro, deux effets recherchés pour la prévention des maladies cardiovasculaires. De plus, il a été démontré chez l’animal que la protéine d’ail isolée pourrait avoir un effet hypolipémiant. Ces composés prometteurs pourraient donc être associés à l’effet cardioprotecteur de l’ail, mais davantage d’études seront nécessaires afin de mieux connaître leurs rôles.

Les bienfaits de l’ail

L’ail est utilisé depuis plusieurs centaines d’années pour traiter divers problèmes de santé. Un très grand nombre d’études ont été réalisées afin de mieux connaître les principes actifs de l’ail et leurs effets physiologiques. Dans ces études, l’ail est utilisé sous différentes formes : frais, déshydraté, ainsi que sous forme d’extrait, d’huile ou de teinture. Il est à noter que cette fiche se consacre uniquement aux effets de la consommation d’ail frais (cru ou cuit) tel qu’utilisé dans diverses préparations alimentaires.

L’ail, un ingrédient protecteur contre certaines pathologies chroniques 

Plusieurs études prospectives et épidémiologiques ont démontré qu’une consommation élevée de légumes et de fruits diminuait le risque de maladies cardiovasculaires, de certains cancers et d’autres maladies chroniques. Plus spécifiquement, des études ont démontré que la consommation de légumes de la famille des alliacées (ail, oignon, échalote, ciboulette, ciboule, poireau) aurait un effet protecteur contre les cancers de l’estomac et de l’intestin. 

Ail et cancers

L’ail pourrait freiner le développement de certains cancers, tant par son action protectrice envers les dommages causés par les substances cancérigènes que par sa capacité à empêcher les cellules cancéreuses de croître. Les composés sulfurés contenus dans l’ail pourraient y jouer un rôle important. Ainsi, l’ail, à raison d’une consommation de deux gousses par jour (soit environ 6 g d’ail), fait partie d’une liste d’aliments contenant des molécules à potentiel anticancérigène à privilégier dans une alimentation optimale visant à prévenir le cancer.

Les résultats d’une méta-analyse portant sur 18 études épidémiologiques publiées entre 1966 et 1999 démontre une diminution de 30 % du risque du cancer colorectal et d’environ 50 % du risque de cancer de l’estomac en cas de consommation élevée d’ail. Parmi toutes les études relevées, une telle consommation équivalait approximativement à 18 g d’ail cru et cuit par semaine (soit environ six gousses). Puisque les quantités ingérées variaient énormément d’une étude à l’autre, il est difficile de déterminer plus précisément la quantité minimale d’ail à consommer afin de bénéficier de ses effets sur les cancers colorectaux et de l’estomac. De plus, il est important de se rappeler qu’un aliment à lui seul ne peut être efficace dans la protection contre le cancer. Une consommation variée et constante de plusieurs aliments ayant un potentiel préventif ainsi que le maintien d’un mode de vie sain sont des éléments essentiels.

D’autres études ont observé une relation inverse entre la consommation d’ail et l’incidence des cancers du larynx, de la prostate et du sein. Cependant, aucune conclusion générale ne peut être dégagée pour l’instant, étant donné le trop faible nombre d’études sur le sujet. Jusqu’à maintenant, les données sont insuffisantes pour établir un lien avec d’autres types de cancers comme les cancers de l’œsophage et du poumon.

Un véritable allié pour la santé cardiovasculaire

 

L’American Heart Association (AHA) publie des recommandations alimentaires permettant de prévenir le risque de maladies cardiovasculaires, par exemple une consommation élevée de fruits et de légumes, ainsi que le choix de produits céréaliers à grains entiers et de produits laitiers faibles en matières grasses. En se basant sur de nombreux résultats de recherches, l’AHA propose une liste d’aliments spécifiques présentant un certain effet cardioprotecteur. L’ail fait partie de ces aliments (au même titre que les noix, le soja, les légumineuses et le thé) et sa consommation s’ajoute donc aux recommandations de base de l’AHA dans une optique de prévention des maladies cardiovasculaires.

La majorité des études évaluant l’effet de l’ail sur les facteurs de risque de maladies cardiovasculaires (tels la tension artérielle, le cholestérol et le glucose sanguins) ont été réalisées avec des suppléments ou des extraits d’ail, de façon à isoler les principes actifs. Globalement, ces recherches démontrent une tendance à faire diminuer légèrement les taux de cholestérol et de triglycérides sanguins. Peu d’études ont donc évalué l’impact réel de la consommation d’ail frais (cru ou cuit) sur ces facteurs de risque et elles datent d’ailleurs de quelques années. Dans deux de ces études, la consommation quotidienne de 3 g et 10 g d’ail frais pendant respectivement 16 et 8 semaines a contribué à une diminution du cholestérol total. Des études plus approfondies seront nécessaires afin d’évaluer l’effet de la consommation d’ail frais sur la prévention et le traitement des maladies cardiovasculaires. D’après les résultats d’études utilisant des extraits d’ail, une consommation quotidienne équivalente à 2 g à 5 g d’ail cru ou à 10 g à 15 g d’ail cuit serait nécessaire afin de profiter de bienfaits sur certains facteurs de risque de maladies cardiovasculaires tels un cholestérol total, un cholestérol-LDL (« mauvais » cholestérol) ou des triglycérides élevés dans le sang.

 Des propriétés anti-microbiennes et anti-infectieuses ?

L’ail est utilisé traditionnellement pour ses propriétés antimicrobiennes et pour le traitement de certaines infections. La majorité des études sur le sujet ont été réalisées à partir d’extraits d’ail, à des doses souvent difficiles à atteindre avec une consommation usuelle d’ail frais. Dans une étude réalisée chez une population d’une région de la Chine, une consommation élevée d’ail (plus de 5 kg par année par personne, soit l’équivalent d’environ quatre à cinq gousses d’ail par jour) a été faiblement associée à une diminution des infections à la bactérie Helicobacter pylori. Cette observation a été contestée par une étude clinique durant laquelle des gens consommaient dix gousses d’ail frais par jour, sans effet significatif contre l’infection H. pylori. Certaines études suggèrent que l’ail pourrait aider à prévenir le rhume. En effet, dans une étude, deux groupes ont été comparés : l’un consommait un supplément d’ail et l’autre un placebo et ce durant 12 semaines pendant la saison froide (novembre à février). Les résultats démontrent que ceux qui étaient dans le groupe avec un supplément d’ail ont eu moins d’épisodes de rhume que ceux qui avaient pris un placebo. De plus, quand ils avaient un rhume, les individus qui étaient dans le groupe avec un supplément d’ail ont vu leurs symptômes diminuer plus rapidement que ceux qui avaient pris un placebo. Pour l’instant, les données restent malgré tout insuffisantes pour affirmer que la consommation d’ail frais amènerait un effet anti-infectieux dans l’organisme.

Une teneur intéressante en antioxydants

Les antioxydants sont des composés qui protègent les cellules du corps des dommages causés par les radicaux libres. Ces derniers sont des molécules très réactives qui seraient impliquées dans le développement des maladies cardiovasculaires, de certains cancers et d’autres maladies liées au vieillissement. L’ail contient différents composés antioxydants tels des flavonoïdes et des tocophérols, en plus des composés sulfurés qui contribueraient aussi à son activité antioxydante. La consommation d’ail frais (cru ou cuit) augmenterait l’activité antioxydante dans le plasma chez des rats, mais la consommation quotidienne de 3 g à 6 g d’ail cru pendant sept à huit jours chez l’humain n’a pas confirmé cette observation. On sait tout de même qu’à poids équivalent, l’ail possède une capacité antioxydante plus élevée qu’une large sélection de légumes. Par contre, lorsque la fréquence et la grosseur de la portion habituellement consommée sont prises en considération, l’impact de la consommation d’ail sur la capacité antioxydante totale demeure limité, comparativement à d’autres légumes consommés en plus grandes quantités.

Le mot du nutritionniste

L’enzyme que l’on retrouve dans l’ail et qui permet la formation de l’allicine et des autres composés sulfurés est désactivée par la chaleur. Selon le mode et le temps de cuisson de l’ail, les composés sulfurés formés seront différents et la quantité d’antioxydants pourra diminuer. Les propriétés de l’ail cru seraient ainsi supérieures à celles de l’ail cuit. Un truc : ajouter l’ail 20 minutes ou moins avant la fin de la cuisson afin de préserver le plus possible la qualité de ses composés actifs.

 Comment bien choisir l’ail ?

L’ail est une plante potagère vivace possédant un bulbe à l’odeur et à la saveur puissante. Ce goût caractéristique lui vaut d’être considéré comme un des condiments majeurs de la cuisine française. La tête d’ail est composée de plusieurs gousses très appréciées en cuisine. Il existe plusieurs variétés d’ail, les plus courantes étant l’ail blanc et l’ail violet. 

Carte d’identité de l’ail

  • Famille : amaryllidacées ;
  • Origine : Asie centrale ;
  • Saison : disponible toute l’année ;
  • Couleur : blanc à rouge ;
  • Saveur : puissante.

Ail à tige tendre ou ail à tige dure ?

L’ail vendu couramment en Amérique appartient à la sous-espèce Allium sativum var. sativum, qui se caractérise botaniquement par l’absence d’une hampe florale (d’où son nom d’« ail à tige tendre ») et de nombreuses petites gousses.

D’un point de vue culinaire, la sous espèce Allium sativum var. ophioscorodon, qui possède une hampe florale (d’où son nom d’« ail à tige dure » ou encore d’« ail à bâton ») et des gousses moins nombreuses et relativement plus grosses, est nettement supérieure. On croit que cette sous-espèce est la plus ancienne des deux et qu’elle a gardé certaines des caractéristiques de l’ail sauvage, dont sa saveur et, malheureusement, sa courte durée de conservation. Préservé au cours des siècles grâce aux soins d’amateurs avertis, l’ail à bâton est offert aujourd’hui à travers des réseaux de producteurs artisans de même que par quelques boutiques spécialisées. En Europe, où il est plus connu, il n’est pas rare qu’on le considère comme un produit du terroir. Ainsi en va-t-il de l’ail rose de Lautrec qui, en France, bénéficie d’une appellation d’origine contrôlée.

L’ail rocambole 

Ce type à tige dure est particulièrement goûteux, mais pas toujours facile à trouver.

Le faux ail 

Ce qu’on appelle au Québec « ail éléphant » et, en France, « ail d’Orient » n’est pas de l’ail, mais une sorte de poireau que l’on apprête généralement de la même manière, bien qu’il ne présente ni la saveur forte ni les vertus de l’ail.

La conservation de l’ail 

Selon les variétés, l’ail frais se conserve de trois à neuf mois. Le garder au sec à température ambiante, car le froid et l’humidité ont pour effet de déclencher le processus de germination.

 Comment préparer l’ail

Afin de bien retirer la pelure de l’ail, on l’écrase avec le plat d’un couteau. On retire ensuite le germe qui rendrait l’ail indigeste et qui serait en grande partie responsable de la mauvaise haleine. L’ail est ensuite prêt à être cuisiné et intégré à diverses préparations. 

Préparation de l’aillet

On appelle ainsi la pousse d’ail qui sort de terre au printemps et qui n’a pas encore commencé à former son bulbe. On la consomme à la croque-au-sel ou légèrement cuite à la vapeur et arrosée d’une vinaigrette, comme pour le poireau. On peut aussi l’émincer dans les salades, les soupes, etc. Chercher ce produit du côté des épiceries asiatiques.

Cuisiner la hampe florale 

Afin de favoriser la production du bulbe, la hampe florale de l’ail, avec son bouton floral, doit être coupée peu de temps après sa formation. Hachée finement, elle entre dans toutes sortes de préparations, comme le beurre à l’ail. On peut la trouver en pot dans les épiceries fines.

L’ail en chemise

Rôti ou grillé au four dans sa peau, l’ail acquiert une saveur très particulière qui rehaussera mayonnaises, vinaigrettes ou sauces chaudes. Le bulbe entier sera d’abord étêté et badigeonné d’huile. On peut aussi ajouter les gousses individuelles dans un bouillon ou une sauce et les retirer au moment de servir, ou en farcir une volaille à rôtir. À la fin de la cuisson, on pourra récupérer l’ail et en faire une sauce.

Savourer l’ail en version aïoli

L’aïoli se monte comme une mayonnaise à cette exception près que l’on commence avec de l’ail pilé avant d’ajouter les ingrédients habituels. Il pourra accompagner un poisson, une viande froide ou une fondue. Si l’on ajoute un morceau de mie de pain trempé dans du fumet de poisson et des piments rouges d’Espagne, on obtient une rouille, traditionnellement servie en Provence avec la bouillabaisse.

À la découverte de l’aïgo-bouïdo

Des nombreuses recettes de soupes à l’ail élaborées à travers le monde, une des plus simples est l’aïgo-bouïdo, aux usages mi-culinaires, mi-médicinaux. Pour le préparer, on fait cuire six gousses d’ail pilées dans un litre d’eau bouillante pendant une dizaine de minutes. Retirer ensuite du feu, ajouter sauge, thym et laurier et laisser infuser quelques minutes. Enlever les herbes, battre un oeuf en omelette et l’ajouter à la soupe sans cesser de battre. Saler et poivrer. Ce bouillon est servi sur une tranche de pain arrosée d’huile.

Utiliser l’ail pour relever les plats les plus simples

faire revenir des gousses d’ail entières dans de l’huile, puis retirer l’ail et napper les pâtes avec cette huile parfumée. D’autres préfèrent tout simplement ajouter de l’ail pilé dans les nouilles très chaudes avec un peu de beurre fondu ou d’huile d’olive.

L’ail, un rectificateur d’amertume en cuisine

Pissenlit, chicorée, scarole, raddichio, Trévise perdent un peu de leur amertume et se trouvent bonifiés lorsqu’ils sont servis avec des croûtons revenus dans l’huile d’olive et frottés à l’ail. Napper d’une vinaigrette chaude pour ramollir les verdures, et ajouter des lardons, si désiré.

Le beurre d’ail maison, un délice bien français

Servir cuisses de grenouille, crevettes et escargots nappés de beurre qu’on aura malaxé avec de l’ail, des échalotes et du persil finement hachés. Passer quelques minutes au four à feu vif. On pourra faire cuire des moules dans du beurre, avec de l’ail, des fines herbes et du vin blanc, en couvrant, jusqu’à ce qu’elles ouvrent. Réduire le liquide à feu vif et en napper les moules.

Miser sur le pain à l’ail pour un plaisir tout simple 

Pour cela, découper en tranches une baguette un peu rassie sans toutefois détacher complètement les tranches. Insérer entre les tranches du beurre manié avec de l’ail haché et du sel. Enfermer la baguette dans du papier d’aluminium, mettre au four à feu moyen et cuire 20 ou 30 minutes.

 Contre-indications et allergies

La concentration très importante de molécules actives dans l’ail est un atout précieux, mais à double tranchant. En effet, l’ail contient des substances pouvant interférer avec certains médicaments ou abîmer la barrière gastro-intestinale chez les personnes sensibles, surtout s’il est consommé en quantité importante. 

Interactions avec certains médicaments

Les extraits ou suppléments d’ail interagissent avec certains médicaments qui éclaircissent le sang ou qui ont un effet anticoagulant. De la même manière, la consommation de quantités excessives d’ail frais durant la prise de certains médicaments anticoagulants pourrait entraîner un effet additif, augmentant ainsi les risques de saignements. De plus, il est conseillé d’éviter de consommer de l’ail avant une chirurgie afin de diminuer le risque de saignements prolongés. Finalement, chez les personnes prenant des médicaments hypoglycémiants, la consommation de grandes quantités d’ail frais pourrait accentuer l’effet de ces médicaments. De façon générale, la consommation de moins de 4 g d’ail (l’équivalent d’une gousse) par jour semble prudente afin d’éviter toute interaction néfaste.

Ail conservé dans l’huile et risque de botulisme 

L’ail peut être conservé dans l’huile, ce qui permet d’en prolonger la durée de conservation. Par contre, il est possible que l’ail contienne une bactérie responsable du botulisme. Ainsi conservé dans l’huile (sans oxygène), les conditions sont optimales pour le développement de toxines. La consommation d’un produit détérioré peut mener à une intoxication alimentaire grave qui se manifeste par des symptômes tels des étourdissements, une vision floue ou double, de la difficulté à respirer, à avaler et à parler. L’apparence, l’odeur et le goût d’une huile détériorée ne seront pas nécessairement modifiés, d’où l’importance de respecter les consignes suivantes :

  • Toujours garder au réfrigérateur l’ail conservé dans l’huile ;
  • Consommer immédiatement ou dans la semaine qui suit l’huile à l’ail fait maison. Les huiles à l’ail commerciales devraient contenir des agents de conservation (des acides, tel du vinaigre, ou du sel) : vérifier sur l’étiquette du produit.

Autres effets secondaires d’une consommation excessive d’ail

  • L’ail peut modifier le goût du lait maternel. Les femmes qui allaitent devraient donc surveiller leur consommation d’ail durant cette période ;
  • La consommation d’une quantité élevée et régulière d’ail pourrait modifier le glucose sanguin; les personnes diabétiques devraient y porter une attention particulière ;
  • Une consommation excessive d’ail cru, particulièrement lorsque l’estomac est vide, peut causer des désordres gastro-intestinaux : l’ingestion d’une à deux gousses d’ail par jour s’avère une dose sûre pour un adulte.

 Histoire et anecdotes

Un peu d’histoire

Le terme « ail » vient du latin allium. Il pourrait dériver d’un mot grec signifiant « jaillir de », par allusion à la façon très rapide qu’a le bulbe de se diviser en plusieurs caïeux, qui semblent littéralement en jaillir. D’autres pensent qu’il vient du celte all, qui veut dire « piquant ».

Le centre d’origine de l’ail serait un large croissant (le « croissant de l’ail ») qui s’étend depuis la mer Caspienne, à l’ouest, jusqu’aux monts Tian shan, à la frontière de la Chine et du Kazakhstan, à l’est. Dans cette vaste région, on trouve environ 150 espèces sauvages appartenant au genre Allium. Par contre, on n’a pas retrouvé l’ancêtre sauvage de l’ail cultivé (Allium sativum).

Les écrits les plus anciens sur sa culture datent des Sumériens (2 500 av. J.-C.), mais il était consommé bien avant comme épice ou remède. Connu des Égyptiens, des Grecs et des Romains, il se répandra dans le sud et l’est de l’Europe. Il ne connaîtra pas la même gloire dans les pays du nord et dans les îles britanniques, sauf parfois comme plante médicinale dans les jardins des monastères. 

Transporté par les marins qui en gardent toujours pour se protéger des épidémies et du mauvais oeil, il gagnera la République dominicaine avec Christophe Colomb et se disséminera alors dans toute l’Amérique du Sud et l’Amérique centrale. Toutefois, ce n’est qu’au XIXe siècle qu’il arrivera en Amérique du Nord, sous l’influence de la cuisine mexicaine, qui en est très friande. Il trouvera un terrain fertile en Californie, particulièrement dans la vallée de Gilroy, où on le cultivera à grande échelle et où l’on n’hésitera pas à s’octroyer le statut de « capitale internationale de l’ail ».

Le saviez-vous ? Shakespeare considérait que l’ail n’était pas fait pour les nobles et Cervantès recommandait de ne manger ni oignon ni ail au risque que leur odeur ne trahisse une déplorable origine paysanne. « Rose puante », « empreinte du pied gauche de Satan », les plus véhéments qualificatifs n’ont jamais manqué pour le décrire.

Un peu de botanique 

Au Québec, on sème l’ail entre le 15 septembre et le 15 octobre, et on le récolte en juillet de l’année suivante. Pour la culture en plate-bande, l’espacement idéal est de 12 cm sur 20 cm. Pour la culture en rang, on espacera les plants de 15 cm, et les rangs de 20 à 25 cm. Pour s’assurer que l’ail survive aux aléas de l’hiver, il est recommandé de le couvrir d’un paillis bien épais (feuilles mortes, paille ou vieux foin). Retirer le paillis en avril ou en mai pour permettre à la terre de réchauffer et aux plants de décoller, puis le remettre afin d’empêcher la levée des mauvaises herbes, contre lesquelles l’ail, avec ses feuilles étroites, est sans défense.

Pour favoriser la croissance du bulbe, la hampe florale des variétés d’ail à bâton sera coupée au plus tard lorsqu’elle aura atteint 15 cm (autour de la mi-juin dans le sud du Québec). On peut laisser quelques hampes florales croître : leur déploiement est un spectacle en soi et, de plus, on pourra récolter les bulbilles qui se formeront plus tard à son extrémité pour les utiliser comme semences ou dans l’alimentation. En passant, c’est pour les poules, qui en raffolent (du bulbe et des bulbilles), un moyen presque infaillible de diminuer l’incidence des maladies infectieuses dans le poulailler, notamment la salmonellose.

La récolte se fait de la mi-juillet à la mi-août selon les variétés et les régions, soit lorsqu’il reste cinq ou six feuilles vertes (sur les dix originelles) sur la tige. Toute la plante, avec ses feuilles et ses racines, sera suspendue au sec et à l’ombre pour une période de deux à quatre semaines afin de compléter le processus de maturation et de séchage des bulbes. Au moment de la récolte, on doit absolument résister à l’envie de laver les bulbes, au risque d’entraver le processus de maturation. Une fois les bulbes bien secs, on coupera les racines à ras et les tiges à deux ou trois centimètres. Mettre de côté les gousses de grosseur moyenne pour la semence en s’assurant qu’elles soient toutes très saines.

Ail et idées reçues

Selon certains, se brosser les dents après avoir mangé de l’ail réduit la mauvaise haleine.En réalité, le brossage des dents n’a aucun effet sur l’haleine d’ail, puisque l’odeur caractéristique provient des gaz libérés dans la bouche au moment de la mastication, puis dans le tube digestif pendant toute la digestion. Ces gaz prennent au moins trois heures avant d’être éliminés. La meilleure façon de réduire un peu l’haleine après le repas est de mâcher du persil, de la menthe ou des grains de café. D’ailleurs, selon un amateur d’ail qui ne manquait décidément pas d’humour, « une pièce de cinq sous vous permettra peut-être de prendre le train, mais l’ail vous garantira un siège ».

De l’avis de quelques bons mangeurs, la seule méthode vraiment efficace pour éviter d’ennuyer son entourage avec une haleine sulfureuse consisterait à le convaincre de manger de l’ail en même temps que soi…

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